Télétravail : DANGER !

Dans une entrevue, un haut fonctionnaire du gouvernement faisait l’éloge du télétravail en mentionnant une économie de plus de 50 millions. Satisfait de cette performance, il affirmait que le télétravail était là pour rester.

Si le télétravail comporte plusieurs attraits, il est aussi la source d’importantes contreperformances. Parmi celles-ci, l’absence de contacts sociaux est particulièrement dangereuse. En plus de l’attachement à l’entreprise qu’offre une ambiance relationnelle agréable, la relation entre collègues est un facteur de performance et d’agilité puissant. Les collègues s’entraident, aident à la recherche de solutions, modulent les états d’âme, imposent des critères de qualité. Et surtout, ils contournent le fonctionnement en silo en favorisant des communications informelles et les ajustements mutuels.
Imaginez la fonction publique, déjà fortement cloisonnée entre les ministères, se cloisonner encore plus au sein même des équipes de travail, la main droite ignorant ce que fait la main gauche.
Il faut reconnaitre la profonde ignorance des mécanismes régulateurs des contacts humains chez les gestionnaires et la domination trompeuse qu’ils donnent aux chiffres dans leur prise de décision.

Une petite précision. Je ne suis pas contre le télétravail. Mais il importe de considérer leurs effets pervers, surtout dans les organisations à forte interdépendance. Les conditions ne sont pas toujours là pour y trouver l’épanouissement professionnelle et social et pour permettre une performance adéquate. Nos pairs nous enrichissent autour d’un café ou d’un repas ou dans une discussion de couloir. Lors du retour à la normale, il ne faudra pas oublier cet aspect dans le redéploiement des organisations du travail, même si les employés sont fortement autonomes, professionnels et performants ( et peut-être encore plus pour eux ).

SVP. Chers gestionnaires, ouvrez grand votre regard et voyez les impacts à long terme de vos décisions.

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